Une chose est sûre: au service d’anatomopathologie de Caen, on aime les défis. Après avoir changé de SGL en 2021, les équipes ont implémenté un flux de travail numérique en mode “big bang” (du jour au lendemain) et sur plusieurs sites en novembre dernier. Rajoutez à cela un déménagement il y a quelques semaines… Décidément, les challenges ne leur font pas peur. Et pour cela, l’établissement a été bien accompagné.
La numérisation comme support de modernisation
Ils sont encore peu à avoir franchi le pas. Au niveau national, le CHU de Caen et le CHPC (Centre hospitalier Public du Cotentin, à Cherbourg) font partie des premiers à numériser leurs lames d’histologie et de cytologie aussi largement. Une volonté du Dr Céline Bazille qui, lors de sa candidature pour le poste de responsable du service, avait mis en avant ce projet de modernisation.
« Très vite, nous avons choisi Sectra car ils sont à nos yeux les seuls à avoir une vraie vision de la transformation numérique des services d’anatomopathologie. Ils sont très en avance sur bien des domaines. »
A titre d’exemple, la synchronisation des lames a fait partie des éléments déterminants de la solution IDS7. Le logiciel associe rapidement des lames de coloration standard avec des examens d’immunohistochimie en les synchronisant et les orientant parfaitement pour une meilleure analyse. Cette étape, automatique et sans clic, est un élément différenciant par rapport aux autres produits.
Une fois le projet accepté, le mode “big bang” s’est vite imposé. « L’expérience de certains collègues m’a fait comprendre que la numérisation échelonnée, qui impose la coexistence de deux organisations distinctes, était vraiment délicate pour les équipes. Numériser nos 500 lames quotidiennes du jour au lendemain a été plus brutal mais finalement plus aisé. » Pour les services informatiques, il a fallu bien anticiper les architectures pour réussir ce tour de force. « Nous avons beaucoup dialogué avec les équipes médicales pour définir leurs besoins, souligne Irvin Madec, chef de projet IT à la DSI. Nous avons ensuite sélectionné les consoles et écrans nécessaires puis créé des serveurs dédiés et conçu toute l’architecture du projet ».
Une modularité à toute épreuve
Une architecture d’autant plus délicate qu’elle intervient sur deux sites : le CHU et le CHPC (Centre Hospitalier Public du Cotentin). Pour respecter la réglementation, les entités ont dû séparer leurs archives. Le SGI est le même pour les deux sites afin qu’ils puissent échanger et communiquer, mais chaque site détient et héberge ses propres images. Seules les personnes autorisées dans le cadre de la convention médicale peuvent accéder aux informations des deux sites.
« Dans cette configuration particulière, souligne Dr Maxime Faisant, médecin pathologiste et référent du projet de numérisation et de l’informatique métier du service, Sectra parvient pourtant à proposer une interface et un flux uniques. Si cela n’avait pas été le cas, cela aurait considérablement compliqué le travail des équipes, en les obligeant à s’adapter à chaque environnement. » Et c’est même ce qui a contribué à maintenir l’activité de Cherbourg.
Un jour par semaine, les médecins de Caen traitent des lames de Cherbourg à distance. Grâce à IDS7, ils ont accès facilement au flux de travail de leurs collègues. Ils peuvent également être sollicités rapidement pour un second avis. « Et cela va même plus loin, poursuit Dr Bazille. Grâce à l’installation du portail d’accès de Sectra, sur des cas rares notamment, nous pourront envoyer un lien sécurisé à des collègues partout dans le monde pour leur donner un accès sécurisé à un dossier de manière ponctuelle et leur demander un avis. »
C’est là l’une des grandes forces de ce produit selon Dr Faisant: c’est qu’il est « modulable et évolutif à souhait. C’est une parfaite pâte à modeler, très plastique, qui peut ainsi tirer le maximum de tout SGL. Avec un paramétrage fin installé dans le SGL en 2021 puis son exploitation dans le SGI en 2022, nous sommes parvenus à des usages vraiment performants. » Résultat : une très grande fiabilité notamment dans la communication entre SGL et SGI. « Le risque de passer à côté d’un cas est réduit à néant, se félicite Dr Bazille. Il n’y a plus de perte de lames. Et notre analyse est grandement facilitée par les diverses fonctionnalités de l’outil (mesures, comptage, report dans le compte-rendu…). »
Le prochain tournant sera sans doute celui de la pathomique (l’analyse informatique d’images d’anapath). L’application IDS7 de Sectra permettra au service d’intégrer des algorithmes d’IA de manière très fine dans leur routine permettant au service de développer de nouveaux projets en la matière. Nul doute que les équipes de Caen et de Cherbourg seront partantes.
Par Marion Bois, SIH Solutions magazine
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